DJERBA — Des milliers de juifs, parmi lesquels des Israéliens, ont accompli dimanche les rites du pèlerinage annuel de la Ghriba, la plus ancienne synagogue d'Afrique sur l'île de Djerba (500 km au sud de Tunis).
Entre rituels et fêtes, les visiteurs estimés à 6.000 par les organisateurs, ont séjourné dans des hôtels casher de l'île, placée sous haute surveillance durant le pèlerinage depuis l'attentat au camion-piégé revendiqué par Al-Qaïda (21 morts le 11 avril 2002).
Aux juifs de Tunisie et d'Europe, essentiellement de France, s'étaient joints selon les organisateurs un millier d'Israéliens, ayant transité par l'Egypte, la Turquie ou la Jordanie pour assister au rassemblement qui a débuté vendredi avant d'observer la pause du Shabbat.
"Un contingent important malgré la conjoncture", note un observateur assidu en référence au blocage du processus de paix entre Israël et les Palestiniens.
Perez Trabesli, chef de la communauté juive de Djerba et président de la Ghriba, a vainement espéré, comme chaque année, l'organisation de vols directs depuis Israël pour voir tripler le nombre d'Israéliens à Djerba.
Venue d'Israël via Paris, Sarra Hanoun, 55 ans, profitait de son premier pèlerinage pour rendre visite à ses amis et anciens voisins musulmans à Djerba, sa ville natale qu'elle a quittée il y a 20 ans.
"J'ai été comblée de retrouver certains d'entre eux", dit-elle ne tarissant pas d'éloges sur la traditionnelle "bonne entente" et "la convivialité" entre juifs et musulmans à Djerba.
Visiteur de marque, le grand rabbin de France Gilles Bernheim effectuait son premier déplacement à la Ghriba "pour transmettre un message de paix, de respect de l'autre". "Je suis très ému et très impressionné de la manière de vivre des juifs en Tunisie et de leur attachement rigoureux à une tradition millénaire", dit-il à l'AFP, en hommage à la "vitalité" de la communauté juive.
Invité à une pièce de théâtre sur la coexistence au sein de l'école mixte judéo-musulmane où les rôles et identités des élèves juifs et musulmans étaient inversés, M. Bernheim s'émeut d'"un profond attachement à ce qui est différent de soi en terme de culture et de religion".
Le grand rabbin de Londres Abraham Levy voit, quant à lui, dans le pèlerinage juif "un exemple de tolérance, meilleur moyen de lutte contre l'antisémitisme et l'islamophobie".
"C'est cette tolérance religieuse si chère à nos coeurs qui constitue le fondement même de ce pays", renchérit Monique Hayoun, témoignant d'une "réelle mixité entre les communautés" à Djerba comme à Nabeul, sa ville natale.
Clôturant le rassemblement, le grand rabbin Ain Bittan a dit une prière en hébreu pour le président Zine El Abidine Ben Ali et salué "un pèlerinage accompli dans la paix, sans exclusion". "Une preuve de respect des droits de l'homme et des minorités", a-t-il déclamé devant ses coreligionnaires rassemblés autour du sanctuaire bleu et blanc, dont la fondation, selon la tradition, remonte à 2.500 ans.
Le rituel auquel sacrifient les pèlerins consiste à allumer des bougies dans la synagogue, à formuler des voeux, à se faire bénir par les rabbins, en avalant des gorgées de Boukha (alcool de figue) accompagné de fruits secs.
Ils participent également à une kermesse-vente aux enchères au profit de la communauté juive et à une procession dans les rues alentours de la synagogue.
La communauté juive de Tunisie -- près d'un millier contre cent mille en 1956 -- participe activement au pèlerinage organisé chaque année au 33e jour de la Pâque juive.
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2 commentaires:
Fort heureux, cher Gilles Bernheim, devous savoir bloggueur. De plus, votre sera en lien sur le mien que vousq connaissez sans doute : diasporablog.
Continuez ainsi à communiquer. Toutes mes félicitations.
Kol a kavod
Un fidèle dans tous les sens du termes.
Bernard Koch
israel me fait beaucoup souffrir en m envoyant des rayons x dans la tête,heuresement que je connais la loi juive parce que je serais devenu antisemite car même à un chien , on ne fait pas des choses pareilles!!!
sebastien p
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